These 2017 2

Titre :

Les odeurs alimentaires, un levier pour réguler la prise alimentaire et lutter contre l’obésité ?

Directeurs de Thèse :

Luc Marlier, chercheur CNRS, HDR en Neurosciences, ICube, Strasbourg

Encadrants

Stéphanie Chambaron, chercheur INRA, CSGA Dijon

Contact :

Luc Marlier
Mail : marlier at unistra.fr

Unité(s) d’Accueil(s) :

ICube : Laboratoire des sciences de l’Ingénieur, de l’Informatique et de l’Imagerie, UMR 7357 Université de Strasbourg / CNRS
Equipe IMIS, Imagerie Multimodale Intégrative en Santé

Sujet :

Touchant actuellement 39% de la population adulte à l’échelle mondiale, le surpoids et l’obésité entraînent un risque accru de développer certaines pathologies graves (diabète, hypertension, maladies cardio-vasculaires, cancers) et réduit l’espérance de vie. La cause principale est un déséquilibre chronique entre apports et dépenses énergétiques provenant d’une sédentarité croissante associée à une prise alimentaire inappropriée (excès de produits à forte densité énergétique notamment).
Ce projet de thèse vise à développer une stratégie innovante permettant d'impacter les choix alimentaires et de lutter contre l’obésité. Il s’intéresse au rôle des odeurs alimentaires, et plus précisément au pouvoir qu’ont ces odeurs d’orienter les choix alimentaires. Une étude princeps (Gaillet al., 2013, 2014) a montré que des sujets exposés de manière non-attentive durant 10min à une odeur de poire de faible intensité choisissent davantage de desserts fruités (fruits frais, compotes) lors d’une tâche de composition de menus que le groupe témoin (non exposé à l’odeur et qui opte pour des desserts plus caloriques : brownie au chocolat, glace vanille chantilly, etc.). Ce résultat montre que l’exposition à une odeur de fruit peut inﬂéchir certains choix alimentaires et favoriser la consommation de desserts moins caloriques.
Le présent projet de thèse a pour objectif (1) de mieux comprendre les mécanismes perceptifs et cognitifs impliqués dans les choix alimentaires chez des adultes normo-pondéraux et en surpoids/obèses, et (2) de préciser les conditions dans lesquelles cet amorçage olfactif pourrait être utilisé pour favoriser des choix alimentaires plus sains. Une première étude sera conduite aﬁn de déterminer la durée minimale d’exposition à une odeur permettant d’obtenir un eﬀet sur les choix alimentaires. La période de 10min considérée dans l’étude princeps peut-elle être raccourcie? Pour le vériﬁer, des tests de choix seront eﬀectués après 5min, 3min, et <1min d’exposition. Si des durées raccourcies s’avéraient suﬃsantes, cela permettrait d’envisager par exemple l’odorisation d’un sas menant à un restaurant collectif. Cette étude sera réalisée chez des adultes normo-pondéraux et en surpoids/obèses.
Une seconde étude visera à déterminer la période la plus favorable pour eﬀectuer l’amorçage olfactif. Dans l’étude princeps, l’exposition olfactive était réalisée avant la tâche de choix de menus. L’étude consistera à comparer le pouvoir incitatif des odeurs alimentaires présentées avant vs pendant le choix de menu. Si le caractère incitatif de l’odeur était eﬀectif pendant la tâche de sélection, cela permettrait par exemple de diﬀuser une odeur de crudité au moment du choix de l’entrée et une odeur de fruit au moment du choix du dessert. Cette étude sera réalisée chez des adultes normo-pondéraux et en surpoids/obèses.
Une fois que les conditions optimales d’amorçage olfactif auront été déterminées au niveau comportemental, une étude en IRM fonctionnelle sera conduite aﬁn de mieux comprendre les mécanismes perceptifs et cognitifs impliqués dans la prise de décision alimentaire. Cette étude sera réalisée chez des adultes normo-pondéraux et en surpoids/obèses. Dans le scanner les sujets réaliseront une tâche d'intention de choix sur un menu numérisé comportant des items à haute densité énergétique vs faible densité énergétique. Des informations sur les réseaux sensoriels et cognitifs impliqués dans cette tâche de choix alimentaires, ainsi que sur la modulation de leur activation après amorçage olfactif préalable ou contemporain seront obtenues par analyse en ICA. Les examens d’IRMf seront réalisés sur la plate-forme d’imagerie Imagines du laboratoire ICube équipée d’un scanner 3T et d’un olfactomètre.

Compétences requises :

candidat(e) titulaire d’un Master 2.